Anna obtient son certificat d’aptitude à l’enseignement du dessin 1er degré le 20 juin 1923, à l’âge de 26 ans.
Le certificat d’aptitude à l’enseignement du dessin 1er degré est valable pour l’enseignement dans les lycées et collèges, dans les écoles normales primaires et dans les écoles primaires supérieures de garçons et de filles.
Chaque année, un concours a lieu pour les aspirants au certificat d’aptitude, qui est fixé par un décret du ministère de l’instruction publique et des Beaux-Arts. L’arrêté du 27 juillet 1909 fixe le programme du Certificat d’aptitude à l’enseignement du dessin dans les lycées et collèges. Il est composé de deux séries d’épreuves : des épreuves écrites, graphiques et pratiques et des épreuves orales. Les sujets de composition sont tirés des programmes d’enseignement dans les lycées et les collèges, dans les écoles normales primaires et dans les écoles primaires supérieures.
Les 6 épreuves écrites, graphiques et pratiques sont éliminatoires et comprennent :
- une rédaction sur un sujet relatif à l’enseignement du dessin (durée : 3 heures).
- un croquis côté d’un objet simple, d’un outil, d’un organe de machine ou d’un élément simple d’architecture et mise en perspective linéaire avec les ombres (durée : 4 heures).
- une étude d’après un objet ou d’après un élément naturel (échantillon de zoologie ou de botanique) (durée : 4 heures). Il est laissé libre au candidat de choisir le mode d’exécution : dessin, crayons de couleur ou aquarelle.
- une esquisse d’une composition décorative simple (durée : 4 heures).
- un dessin de coupe pour la confection d’un patron avec indication applicable à un des travaux faisant partie du programme des classes de couture (durée : 4 heures).
Ces 6 épreuves sont notées de 0 à 20. Toute note inférieure à 9 entraîne l’élimination.
Les épreuves orales comprennent :
- histoire de l’art et des styles. Exposé avec croquis explicatifs au tableau d’une leçon sur un sujet donné (15 minutes, avec 30 minutes de préparation).
- une leçon au tableau noir sur un sujet de composition décorative élémentaire tiré des programmes d’études (10 minutes, avec 10 minutes de préparation).
- un exposé sans préparation de conseils à donner aux élèves pour un exercice de perspective d’observation?
- correction de deux dessins d’élèves : un dessin d’après nature et un dessin de décoration.
Ces 4 épreuves sont notées de 0 à 20. Sont admis définitivement les candidats qui, pour l’ensemble des épreuves écrites et orales, ont obtenu un total de 130 points. Toute note inférieure à 6 à l’oral entraîne l’élimination.
C’est la loi Camille Sée du 21 décembre 1880 qui institue les collèges et les lycées de jeunes filles. A cette époque, les deux sexes ne fréquentent pas les mêmes établissements.
La loi Jules Ferry de 1882 marque un tournant en instaurant l’enseignement primaire laïc, gratuit et obligatoire pour les filles. En 1888, on compte 23 lycées de jeunes filles, contre 36 en 1893. Les programmes ne visent pas à préparer les filles au baccalauréat, puisqu’il ne leur sera accessible qu’en 1924, mais à un diplôme de fin d’études. Les filles s’initient aux travaux de couture, à la musique et un peu à la littérature. En 1924, l’enseignement secondaire des filles et des garçons est uniformisé : contenu, durée, diplôme.
Après l’obtention de son certificat d’aptitude à l’enseignement du dessin 1er degré le 20 juin 1923, Anna postule pour un poste d’enseignement. Entre 1923 et 1928, elle n’habite plus Montmartre mais Maisons-Alfort, et est reconnue comme « peintre » au sein de l’Académie de Paris. Elle est finalement nommée dans les Vosges, en tant que professeure de dessin. Elle quitte Paris, le coeur lourd, en 1928.