Le collège de jeunes filles de Brive

Le collège de jeunes filles de Brive

Le 30 juillet 1945, un arrêté stipule qu’Anna Garcin-Mayade est réintégrée au collège classique de jeunes filles d’Epinal, en qualité de professeure de dessin. Mais Anna ne souhaite pas retourner à Epinal. Elle apprend qu’un poste se libère à Brive et elle envoie une lettre au Ministre stipulant : « Ce poste me conviendrait particulièrement, étant donné l’état de santé précaire de mon mari, et afin d’être à proximité de ma vieille mère, résidant seule à Pontgibaud (Puy-de-Dôme) ». Sa demande acceptée, elle commence à enseignerai collège de jeunes filles de Brive à d’Arsonval, à partir du 29 septembre 1945. 

Sa vie reprend donc à Brive. Anna s’installe au 5, boulevard Brune, entre 1945 et 1950. Puis, entre 1955 et 1960, elle vit dans un autre logement, situé au 68, avenue Maréchal Foch.

La maison située au 5, boulevard Brune - Mai 2024 - Photographie Lucie Boyer
La maison située au 68, avenue maréchal Foch - Mai 2024 - Photographie Lucie Boyer

Tous les hivers, entre 1945 et 1960 où elle enseigne à Brive, elle va chercher sa mère à Pontgibaud pour qu’elle vive avec elle à Brive où le climat est plus doux. Les étés, c’est Anna qui part vivre avec sa mère dans la demeure familiale de Pontgibaud. 

Tout comme à Epinal, Anna ne vit pas avec son mari, ils sont séparés de fait. 

Photographie de "Madame Garcin" avec ses élèves de 3èmes en 1951-1952 - Coll. musée Michelet

Entre le 29 septembre 1945, où elle est nommée à son poste et le 12 septembre 1960, moment de son départ à la retraite, Anna enseigne aux jeunes filles le dessin. 

Aux Archives nationales, son dossier d’enseignante indique qu’en octobre 1950, la directrice de l’établissement, Madame Berloquin fait une demande au ministre de l’Education nationale pour qu’Anna puisse bénéficier des dispositions de la loi du 24 juin 1950 relative aux déportés et internés de la Résistance, pour lui permettre d’obtenir la majoration d’ancienneté prévue dans le décret. Deux chefs de la Résistance à Epinal, Georges Savouret, ancien chef départemental pour les Vosges de « Ceux de la Résistance » et du réseau N.A.P., ancien président du Comité départemental de la Libération des Voges et Emile Bouchard, membre du Comité de Libération du Département des Vosges, agent homologué des F.F.C. attestent que « Madame Garcin mérite la plus haute estime pour avoir manifesté avec courage sa foi dans la libération de la France, à une époque où la lâcheté et la résignation étaient trop répandues ».  

Carte postale avec vue d'ensemble du collège - Coll. Archives municipales de Brive, 37fi293

Dans son dossier d’enseignante conservé au lycée d’Arsonval, le parcours d’Anna est exemplaire. Elle enseigne dans l’ensemble des niveaux, de la 6ème jusqu’à la terminale. Elle accompagne ses élèves, les aide à améliorer leur pratique, et suit tous les conseils de classe. 

Elle est inspectée deux fois au cours de ses années passées au collège de jeunes filles de Brive. La première fois, le 20 octobre 1954 où le rapport indique : « Madame Garcin est très dévouée à son enseignement et elle s’efforce de donner à ses élèves le sens et le goût des choses de l’art ». Puis, une deuxième fois, le 19 avril 1958 par le même inspecteur qui écrit : « Très attachée à son enseignement, Mme Garcin se dépense avec beaucoup de conviction et de dévouement, créant dans sa classe une atmosphère de travail joyeux. Son programme est intéressant et varié. Elle contrôle et guide le travail des élèves avec constance »